Gaufrage &
    Estampage

Gaufrage

Dès les XVè et XVIè siècles, le gaufrage – ou « embossage » – est déjà utilisé comme technique d’ennoblissement de reliures d’ouvrages. Au XIXè siècle, il sert aussi à la réalisation de cartes et de plans divers à la faveur de l’essor de la « géomontographie », concomitant à la création en 1829 par Louis Braille d’un système d'écriture tactile à points saillants à l'usage des personnes aveugles ou malvoyantes. Le papier se sculpte et épouse alors les moindres détails. Un constat d’autant plus vrai aujourd’hui que la pression des presses à bras est décuplée et la gravure des matrices – aussi appelées « clichés » – de plus en plus fine et précise. Ces évolutions permettent désormais de travailler les motifs en 3D.

À l’Imprimerie du Marais, les clichés en magnésium prennent souvent vie dans la nuit, quand l'atelier de gravure tourne. C’est là que les BAT de vos fichiers – passés sous les yeux experts de nos ateliers prépresse et photogravure – sont gravés pour être livrés en quelques heures. Au petit matin, les gaufreurs découvrent leurs clichés et les préparent au passage en presse, en peaufinant les détails à la main. 

Quand les gaufrages doivent être ultra-détaillés et profonds, la gravure des clichés se fait sur laiton afin d’obtenir un rendu de détail nanométrique, comme ciselé. Les quelques heures se transforment alors en une petite semaine. Graveurs et gaufreurs apprivoisent ensuite sur machine ces motifs en creux et inversés. Sous 2 à 200 tonnes de pression, nos artisans cherchent l’équilibre dans la répartition de la presse sur le matériau imprimé. On dit qu’ils « misent » : un travail minutieux de réglages et calages digne des performances du sculpteur comme de l’équilibriste.

C’est tout leur savoir-faire qui s’exprime ainsi pour marquer le matériau avec l’outil. Sur la presse patiemment activée, entre le cliché gravé en creux et son éventuelle contrepartie, se joue une déformation qui loin de le détériorer marque le papier du sceau d’une beauté enfin révélée. Il (re)devient alors une pâte modelable prête à recevoir et magnifier vos projets de gaufrages qu’ils soient simples, sculptés, multi-niveaux, ton-sur-ton ou associés à un marquage à chaud ou encore à une impression offset.

Nous sommes là pour vous conseiller sur les combinaisons de techniques, de papiers et autres matériaux singuliers, pour reprendre ou modéliser en conséquence vos fichiers en haute résolution et pour parfaire vos intentions à travers l’art du calage. Imprimer prend tout son sens quand les matériaux savamment choisis deviennent ornementations, quand la façade d’un palace s’inscrit en subtil écho sur la couverture du menu principal de son restaurant.

Estampage

L’estampage est le procédé inverse du gaufrage. Il consiste à travailler le papier en creux à l’aide d’un cliché bombé. L’exploration de cette relation singulière entre les deux techniques nourrit d’ailleurs de grandes réussites dans le domaine du design imprimé. Entre visions en vides et en pleins, elles reposent sur la richesse de leur mise en dialogue silencieuse.

L’estampage peut lui aussi être associé à un marquage à chaud pour magnifier l’impact visuel de son sculpté en profondeur. Néanmoins, la force d’expression de cette technique se révèle tout aussi bien à sec. Sa beauté naturelle a même inspiré au fabricant Takeo la création du papier Pachika. Développé en 1998 en collaboration avec le designer Kenya Hara à l’occasion des Jeux Olympiques d’Hiver de Nagano, le matériau rare se métamorphose au contact de l’estampage à chaud, révélant, sur une surface blanche d’une extrême douceur, les contours d’un design translucide délicatement imprimé ; une empreinte laissée en filigrane.